[Brevet] Les secrets des 2 lames de la Hoka Tecton X

[Brevet] Les secrets des 2 lames de la Hoka Tecton X 1

Au programme : la plaque de la Hoka Tecton X sous les projecteurs !

Cet article ne présage pas des futures sorties de la marque, il n’est issu que de mon analyse d’une demande de  brevet déposée par la marque et reflète potentiellement les activités des concepteurs.

Les informations présentées dans cet article proviennent de la demande de brevet US2022142296 déposée par Deckers Outdoors, en novembre 2020 et publiée en mai 2022. 

Derrière Deckers Outdoors, que vous ne connaissez peut-être pas, il se cache ici la marque Hoka, qui fait partie du même groupe que UGG, Teva. Après avoir envahi la plupart des marques de chaussures de course sur route, la plaque en composite ou carbone commence à attaquer le monde du trail : Vectiv chez The North Face , Saucony Endorphin trail ou encore Hoka Tecton X c’est cette dernière qui fait l’objet de ce brevet. 
La demande de brevet que je vais décortiquer aujourd’hui a été déposée par Matthew Head, Directeur du Design de Hoka à l’époque et Thibaud Poupard, Senior Manager de l’innovation produit. Depuis les 2 ont changé de poste, le premier a rejoint The North Face et le second Salomon au Road Running !  

Le but de la plaque ou plutôt des plaques, décrit dans ce brevet, est d’améliorer le transfert d’énergie en proposant un soutien et un appui stable pour le trail running. La construction des chaussures et les systèmes de soutien qu’elles contiennent sont des facteurs qui contribuent à une application correcte de la force et à un transfert d’énergie efficace. Le manque de soutien peut également entraîner une fatigue plus rapide des jambes d’une personne et ainsi affecter sa capacité à courir.

Les 2 lames de la Hoka Tecton X

Tecton X
Les 2 plaques de la Tecton X

Pour arriver à ce maintien et cette stabilité, les marques s’orientent donc vers une plaque insérée ou incorporée dans la semelle pour améliorer la rigidité. Mais Hoka ne s’est pas arrêté là !

La Tecton X comprend une semelle comportant deux éléments de plaque, l’une des plaques est située sur un côté médian et l’autre sur un côté latéral de la semelle. Les 2 éléments assurent la stabilité des côtés médial et latéral de la semelle et fournissent également un support contre lequel le pied peut s’appuyer et propulser dans la direction souhaitée. La plaque médiale est plus longue que la plaque latérale et se recourbe au niveau des orteils.

Dans l’exemple proposé ici, la semelle intermédiaire comprend une première couche faite d’un matériau en mousse (le ProFly de la marque) et une deuxième couche faite d’éthylène-acétate de vinyle (EVA) ou d’un matériau en mousse EVA. C’est une construction proche de la Carbon X. Dans cette semelle, 2 canaux sont formés pour mettre les 2 lames médiale et latérale.

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La semelle de la Hoka Tecton X

Une zone centrale des canaux a une hauteur qui est supérieure aux épaisseurs des éléments de plaque pour former une cavité (en jaune) qui permet aux parties centrales des plaques de fléchir vers le bas et vers le haut à l’intérieur de ces cavités sous la pression appliquée par le pied. Ce détail est visible sur une certaine image de la chaussure (PS : donc si un jour vous avez de disséquer une Tecton X : ne coupez pas au milieu, mais plutôt sur l’axe d’une plaque pour découvrir cette cavité ! )

Hoka Tecton X
Les 2 cavités de la Hoka Tecton X
[Brevet] Les secrets des 2 lames de la Hoka Tecton X 4
La plaque avec 2 courbures !

Dans le brevet, les 2 plaques de la Hoka Tecton X ont une double courbure : la partie convexe se situe au niveau des cavités et d’après les mots utilisés dans le brevet cela fournirait un effet ressort permettant de mieux transférer l’énergie ou de se propulser vers l’avant pour la plaque médiale et aussi d’améliorer le support pour la plaque latérale . C’est difficile de savoir si celles de la chaussure produite ont réellement cette particularité. Je suis un peu perplexe, même si effectivement la plaque formée ainsi pourra se déformer dans la cavité, c’est difficile de voir comment cela peut aider au transfert d’énergie. La plaque va se remettre en position dès que l’effort appliqué sur celle-ci disparaîtra soit généralement avant la phase de propulsion. 

Conclusion 

Les plaques arrivent dans le trail running, mais tout le monde semble encore se chercher sur la forme pour gagner en économie de course, en stabilité avec les nouvelles mousses sans dégrader les sensations de courses sur un terrain instable : matériaux anisotropique avec du Carbitex chez Speedland, fort découplage avec un trident chez Salomon (en TPU), une plaque complète en forme de baquet chez The North Face 2 plaques carbones chez Hoka ! Alors fausse bonne idée ? Ou vraie innovation dans le monde du trail ?

Concernant cette Hoka on pourra quand même qu’en compétition depuis sa sortie, Jim Walmsey, l’athlète far de la marque en porte toujours une version avec une semelle modifiée ! Allergique aux plaques ou déjà la v2 ? 🙃

 

 

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