Au programme : Encore une plaque carbone chez The North Face
Cet article ne présage pas des futures sorties de la marque, il n’est issu que de mon analyse d’un brevet déposé par la marque et reflète potentiellement les activités des concepteurs.
Les informations présentées dans cet article proviennent des demandes de brevets WO2020243539 WO2020077111 déposées par The North Face en mai 2019 et publiée en décembre 2020.
Encore une plaque carbone chez The North Face !
Vous allez me dire que je vous sors le même article tous les mois, mais non ! Ce n’est pas ma faute si chez The North Face ils sont prolifiques en ce moment ! 2020 sera l’année du carbone pour eux !
La plaque décrite dans le brevet à un role de support, elle est définie pour avoir une rigidité variable en fonction de l’angle sous lequel elle est pliée. Cet angle de transition est défini en fonction de l’amplitude naturelle des mouvements du pied. Celui-ci varie d’un coureur à l’autre généralement entre de 0° à 50° (un peu plus pour les grosses foulées/vitesses)
La plaque proposée par The North Face est réalisée à l’aide de matériaux composites qui n’a donc pas le même comportement en fonction de l’angle sous lequel il est plié en flexion. Ainsi sur les 30° premiers degrés, il n’offre pas de résistance et devient plus rigide au delà : la chaussure se déformera moins pour le même effort. Je suppose que l’échelle du graphe n’est qu’indicative (valeur faible)
Le principe
En course et notamment montée, lors de la poussée l’avant de votre pied va se trouver normalement plaqué au sol mais l’arrière va ainsi être supporté sur un angle correspondant à l’angle de rigidité avec une chaussure comportant cette plaque.
L’effet évoqué dans le brevet de The North Face est de transférer les charges de travail d’un groupe de muscle vers un autre qui a plus de force : par exemple ici du mollet vers cuisse. Lors d’une activité en montée avec ce type de plaque, l’activation du mollet peut diminuer de 23 % et celle de la cuisse peut augmenter de 26 % par rapport à une « vieille » Flight RKT. Comme le montre la figure, par rapport au pourcentage de changement d’activation musculaire d’une plaque de base plate, la plaque de support du brevet, souple et réglé à un angle précis, permet un transfert de travail plus important entre les groupes musculaires. Cela pourrait amener moins de fatigue lors d’une course.
Les conditions de la réalisation de cet essai ne sont malheureusement pas décrite dans le brevet, ni la réalisation de la chaussure utilisée pour celui-ci. Il est donc difficile de savoir si ces résultats sont généralisables à une population ou juste un individu.
Pour aller plus loin
Comme on a pu déjà le voir dans d’autres brevets qui portent sur des plaques carbone, la forme de celle-ci est un élément assez propre à chacun. Une analyse biomécanique au préalable ainsi que des conditions de course (terrain, pente..) pourrait amener à une meilleur utilisation de la plaque telle que décrite dans le brevet de The North Face.
On trouve aussi un brevet de la marque californienne sur un last (forme utilisée pour construire la chaussure) avec aussi un mouvement de pied similaire. Lors de la propulsion, la forme du pied est assez différente du pied à plat : la voute remonte, la longueur du pied diminue légèrement. Ceci entraine, sur une chaussure normale, des plis lors de la flexion au niveau des métatarses. La chaussure résultante de la construction avec ce last « actif » possède un rocker important sur l’avant du pied, ce qui peut rappeler un précédent brevet de The North Face.
Les prochaines sorties de chaussures The North Face risque d’être différentes de ce que l’on connait aujourd’hui !