Au programme : La future chaussure de trail de The North Face avec une plaque carbone
Cet article ne présage pas des futures sorties de la marque, il n’est issu que de mon analyse d’un brevet déposé par la marque et reflète potentiellement les activités des concepteurs.
Les informations présentées dans cet article proviennent de la demande de brevet WO2020081560A1 déposée par The North Face en octobre 2019 et publiée en avril 2020. Il est à noter que le brevet a aussi été déposé en France un an plus tôt par la société Jet Green (la société freelance de Benoit GEIS l’un des auteurs). J’ai complété l’article en décembre après la publication du brevet WO2020252236A1 sur la personnalisation de la chaussure.
La semelle de la future chaussure de The North Face
Le brevet proposé ici par The North Face porte sur la semelle d’une chaussure qui est caractérisée par le fait que celle-ci à un rayon de courbure en tout point d’une ligne allant des orteils au talon. La conception fait que posé horizontal la chaussure se trouve dans une position plutôt vers l’avant, juste en arrière des métatarses : son centre de gravité correspond à la zone de déroulé du pied. Pour obtenir cela, la chaussure a été découpée en 5 zones :
- La zone Z1 est celle qui correspond au centre de masse. Le rayon de cette zone est compris entre 350 mm et 3000 mm. Sur le concept présenté ici, je l’estime entre 700 et 800mm
- La zone Z2 est une zone de transition allant vers le talon dont le rayon est plus petit que le rayon de la zone Z1.
- La zone Z3 est une zone d’impact au niveau du talon dont le rayon est plus petit que le rayon de la zone Z2. la zone Z3 et Z2 font favoriser un temps d’impact court en retardant l’impact sur une attaque talon.
- La zone Z4 est la zone de déroulé allant vers la pointe du pied dont le rayon est plus petit que le rayon de la zone Z1.
- La zone Z5 est la zone de déroulé final dont le rayon est plus grand que le rayon de la zone Z4. la zone Z5 et Z4 forme la relève de la chaussure, c’est ce qui va favoriser la bascule vers l’avant

Afin de favoriser le déroulé du pied et de réduire au le temps de contact au sol (et donc le temps de transition entre l’impact et la poussée), le point (C), début de la semelle, est en retrait par rapport au début de la tige. Cette configuration de la semelle permet d’avancer au maximum la zone de l’impact vers le centre de masse et de rester en contact avec le sol pendant toute la phase de déroulé du pied quel que soit l’endroit où est posé le pied, sans engendrer de deuxième impact.
Pour arriver à la phase de poussée, la transition entre l’impact et le déroulé du pied est plus rapide grâce au centre de masse et à l’inflexion plus marquée de la zone (Z4) qui est située sous les métatarses. Ceci permet de faciliter le déroulé du pied. C’est ce que l’on appelle le rocker / la relève. C’est le même principe que ce qui est utilisé sur les « super shoes » comme la Vaporfly.
La coque
L’autre point important de ce brevet est la coque ! Oui je sais, je vous ai vendu une plaque et là je parle de coque
Cette coque dispose de flancs relevés qui permettent d’obtenir par la compression de la tige un effet de stabilité, qui vient s’ajouter à l’effet de stabilité lié au collage de la coque avec la semelle. Les flancs permettent également d’éviter que la voûte plantaire soit poussée vers le haut du pied.
![[Brevet] La future chaussure de The North Face avec une plaque carbone 2](https://www.lacaveajaife.fr/wp-content/uploads/2020/12/coque_TNG-1024x783.jpg)
![[Brevet] La future chaussure de The North Face avec une plaque carbone 2](https://www.lacaveajaife.fr/wp-content/uploads/2020/12/coque_TNG-1024x783.jpg)
![[Brevet] La future chaussure de The North Face avec une plaque carbone 3](https://i0.wp.com/www.lacaveajaife.fr/wp-content/uploads/2020/12/coque_TNG.jpg?resize=810%2C619&ssl=1)
![[Brevet] La future chaussure de The North Face avec une plaque carbone 3](https://i0.wp.com/www.lacaveajaife.fr/wp-content/uploads/2020/12/coque_TNG.jpg?resize=810%2C619&ssl=1)
De plus, la coque proposée par The North Face offre une rigidité en torsion et en flexion à la tige de par son collage sur celle-ci et ses flancs, qui s’oppose à une déviation du pied et contribue ainsi à la stabilité de l’appui et augmente la rigidité en flexion de la semelle.
Le concept proposée est différent des « super shoes » comme la Vaporfly où la plaque de carbone est située dans la semelle ici elle est collée dessus. Les différentes études autour de la Vaporfly ont effectivement montré une économie d’énergie potentielle « en bloquant » l’articulation au niveau des métatarses mais le concept semble un peu différent ici vu la faible courbure de la plaque.
Le brevet propose plusieurs matériaux pour la réalisation de la coque : polyuréthane chargé ou non, polyamide, polyéthylène, composite à base de fibre de verre ou carbone ou mêmes de matériaux métalliques (alliage d’aluminium) et encore du bambou !
La Vectiv : l’application aux pieds de Pau Capell
Elle est assez proche du brevet comme vous pouvez le constater. J’ai volontairement coloré la plaque en rouge pour la distinguer du reste. On voit le flanc légèrement plus court que dans le brevet (du moins sur la partie visible) ainsi que les échancrures au niveaux des articulations des phalanges et métatarses. Le point de début de la semelle est légèrement en avant de la tige contrairement au brevet.




La customisation
Elle devrait sortir en 2021. A suivre…