[Test] La Suunto 7, la smartwach venue de Finlande

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Au programme : la première smartwatch de Suunto

Quelques semaines que j’ai la nouvelle Suunto 7 au poignet, c’est le moment de vous faire un retour sur cette smartwatch version finlandaise. C’est la première montre connectée sous WearOS depuis la Polar M600 (une autre époque) : un projet bien gardé qui a été dévoilé lors du CES 2020 à Las Vegas ! C’est parti pour un tour d’horizon des fonctions « sport » mais aussi de ce qu’elle permet de faire en plus (et en moins) !

Pourquoi cette Suunto 7 ?

Vous connaissez déjà la Suunto 3, la petite sans GPS, la Suunto 5, le GPS compact pour les sportifs, c’est la petite qui a tout d’une grande et enfin la Suunto 9, la montre robuste outdoor par excellence alors qu’apporte cette Suunto 7. 

Boite Suunto 7

Elle vient jouer dans une autre catégorie : les smartwatches ! Alors que les autres sont des montres outdoor avec des petites touches de connectivités : notifications, appel, ici on a montre ultra-connectée avec une sur-couche Suunto. On pourrait presque la qualifier d’OVNI.

Pourquoi ce choix qui se détache du public outdoor classique ? Très simple : plus de 60 millions de smartwatches ont été vendues en 2019, quasiment. 50% des montres étant vendu uniquement par Apple (soit autant que tous les horlogers suisses réunis). C’est donc un business de quelques milliards de $$$, même si par exemple aujourd’hui Garmin en représente que 1,5% dans ce jeu : en prendre une petite part est toujours intéressant. 

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Alors si vous cherchez une montre pour de l’ultra-trail, qu’il ne faut recharger tous les 2 jours comme votre téléphone et que vous n’êtes pas intéressés par les fonctions qui ne sont pas liées au sport (musique, paiement..) vous pouvez vous arrêter là !  (bon si vous êtes curieux, vous pouvez quand même continuer)

Où est l’ADN de Suunto ?

La Suunto 7
La Suunto 7

Comme d’habitude, Suunto a donc choisi le meilleur du hardware possible dans la gamme voulue ! Cette Suunto 7 a donc un processeur Qualcomm Snapdragon Wear 3100 et utilise pour la première fois la capacité du co-processeur. Lorsque que vous utilisez l’application Suunto Wear pour enregistrer votre sortie, le processeur principal se coupe pour économiser la batterie ce qui permet d’atteindre jusqu’à 12h d’autonomie (sur le papier) !  La qualité finale du produit est irréprochable : un écran AMOLED très lumineux (le plus lumineux de toute la gamme), un design proche de la S9.
Tout le hardware est intégré par Qualcomm : processeur comme mentionné ci-dessus, mais aussi puce graphique, GPS, module sans fil…
On a bien sur un alti baromètre, elle se veut être une montre outdoor et on y retrouve les 80 modes sportifs connus de la marque, ça ne dépayse pas. 
Pour le cardio optique, ce n’est pas Valencell comme sur les autres montres de la marque finlandaise, mais une solution Pixart + algorithme lifeQ (qui avait déjà bossé avec TomTom) 

Par contre, exit le « made in Finland » place au « made in China » : ce choix est surement porté par l’expertise qu’ont les usines chinoises en terme de montres connectées : TOUT est assemblé là-bas ! C’est un choix qui limite sûrement les risques sur cette nouvelle technologie.

Et sur le terrain ?

Ergomonomie et connexion

L’interface de la Suunto 7 est différente des autres Suunto, certains menus ne sont accessibles que par les boutons, d’autres que par le touché de l’écran tactile, contrairement à la Suunto 9 où les boutons et gestes font doublons. 

La Suunto 7 possède 4 boutons :

  • Google WeaOS en haut à gauche
  • Suunto Wear en haut à droite
  • Musique au milieu
  • le dernier en bas à droite est paramètrable

En plus de tout cela, un balayage à gauche permet d’afficher les widgets notamment ceux de Suunto avec l’historique hebdomadaire et mensuel, à droite Google Assistant en haut, les notifications de votre téléphone et en bas aux panneaux raccourcis. Et gros plus, l’écran tactile fonctionne même avec des gants ou sous l’eau !

C’est une gymnastique à apprendre, mais j’ai le sentiment que cela limite les gestes pour faire les actions sur cette Suunto 7 et la rends plutôt intuitive. Par exemple, il ne faut que 2 actions pour lancer une activité.

Enfin pour paramétrer pleinement votre montre, il vous faut installer l’application Google WearOS sur votre smartphone (Android ou iPhone). Cette application est nécessaire pour le couplage avec votre téléphone et la synchronisation de vos sorties sur SuuntoApp.

Allons courir : GPS !

[Test] La Suunto 7, la smartwach venue de Finlande 4Pour la partie sport : tout se passe donc dans l’application Suunto Wear. Ca commence avec une longue liste de sports disponibles et ‘ils sont bien foutus. Il est possible depuis la mise à jour du 30 juin 2020, de créer ses propres modes sportifs comme sur les autres montres de la marque. Amis triathlètes, il n’y a pas de mode pour vous dans la version actuelle ! Et ça s’arrête là : on reste dans le très simple (pas d’objectif, de créateur d’entrainements) mais très fonctionnel !

La précision du GPS de la Suunto 7, même si un peu généreux sur la distance comparée aux montres de la marque finlandaise, offre un tracé propre et. sans accro avec l’application mère. J’ai entre 0,8% et 2% de « bonus » en course à pied, entre 2% et 5% en trail sinueux, mais moins de 1% en vélo. La moyenne (hors sortie vélo) affiche une erreur de 3%. La distance de référence est la valeur moyenne de 2 à 3 mesures.

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Comparaison de la distance de la Suunto 7 vs la distance de référence

La cartographie

On retrouve un écran assez similaire au reste la gamme de Suunto. Le petit plus est la partie cartographie.

[Test] La Suunto 7, la smartwach venue de Finlande 8La dernière mise à jour de la montre permet d’avoir la cartographie et le suivi d’itinéraire. Il est possible de télécharger pour avoir accès hors ligne un espace d’environ 60km2 à un fond de carte classique, un dédié ski, et des cartes de chaleurs de votre sport de prédilection. C’est un plus intéressant d’avoir la cartographie mais cela consomme beaucoup la batterie si on reste sur cette écran, compté seulement 5h30 – 6h d’autonomie. Les cartes de chaleurs sont très utiles quand on part sur un lieu inconnu pour estimer la fréquentation des chemins et donc leur praticabilité !

La cartographie est issue de OpenStreetMap avec des mises à jours régulières : j’ai édité quelques chemins et  5 jours plus tard, la cartographie était déjà à jour sur la montre et sur l’application SuuntoApp (alors que Komoot ne l’ai toujours pas).

 

Et le cardio ça va ?

Côté cardio, même si on est sur un cardio optique qui a ces limitations, je trouve que celui de la Suunto 7 s’en sort très bien. En moyenne l’écart est inférieur à 2% sur la dernière version et au environs de 3% sur la valeur maximale, mais de façon un peu plus aléatoire.

Comparaison cardio S7
A gauche, la FC moyenne en comparaison à une mesure ceinture (pointillé à +/- 2%). A droite, la FC max (pointillé à +/- 3%)

Il peut parfois y avoir « une phase d’échauffement » ou pendant 5 à 10′, le cardio optique est plus haut que celui de la ceinture, mais ensuite la mesure colle plutôt parfaitement à la ceinture. Les points les plus éloignés du graphique étant généralement des sorties en vélo où il est plus difficile d’avoir un bon positionnement et une montre stable.

Sur les accélérations, la mesure optique a souvent entre 5 et 10 secondes de retard mais cela est propre à la technologie et non à la Suunto 7.

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Une mesure typique lors d’une accélération


A l’heure actuelle, il n’est pas possible d’appairer un élément Bluetooth ( ceinture cardio ou foot pod) ce qui limite l’amélioration de la précision.

En fin de séance, la synchronisation avec l’application Suunto App  se lance automatiquement et vous pouvez analyser les données de vos sorties sur votre smartphone et aussi suivre votre activité quotidienne sur l’application Google Fit (ou sur Santé pour ceux qui possèdent un iPhone). 

Autonomie

Niveau batterie, c’est une petite déception. Il n’existe pas beaucoup de solutions pour économiser de la batterie : passer en mode avion, réduire la luminosité et voilà. Il n’est pas aujourd’hui possible de désactiver le cardio optique ou la cartographie qui consomme une bonne partie de la batterie. Ma plus grande sortie est de 7h30 (en mode pot de fleur) c’est un peu loin des 12h. En mode quotidien, la batterie tient entre 1,5 et 2 jours (entre 32h et 40h) suivant vos sorties et votre utilisation de la montre.

Si au cours de votre journée, vous souhaitez économiser de la batterie, il existe un mode spécifique pour ça qui transforme Suunto 7 en simple montre (pas de notification, pas d’application..).

Les autres applications de sport intéressantes (ou pas)

L’utilisation d’une autre application comme Strava offre un résultat plus tortueux et consomme plus de batterie. Pour la précision, seule l’application Suunto Wear propose un filtrage des données comme sur la Suunto 9 avec FusedSpeed et FusedAlti, ce qui rend la trace plus fluide. Cette application n’offre réellement aucun intérêt !

L’application GoogleFit permet aussi de réaliser un entrainement : l’application consomme peu de batterie (moins que l’application mère : je suis monté à 22h d’enregistrement !) mais elle est sans cartographie, avec un affichage qui se met à jour lentement et une application smartphone est très pauvre comparé à SuuntoApp.

Côté sport, il y a une application que je trouve intéressante, c’est Heart for bluetooth qui permet d’envoyer le signal de votre cardio vers une application sur votre téléphone comme Zwift ou Wahoo. Cela permet d’avoir un écran plus lisible sur votre vélo sans acheter de ceinture cardio.

Le suivi quotidien

[Test] La Suunto 7, la smartwach venue de Finlande 12Le suivi quotidien est le suivi des pas, du sommeil, des calories, FC au quotidien.. Sur la Suunto 7, tout se passe (pour l’instant ?) sur Google Fit qui permet le suivi des pas, de l’activité physique, mais il y a un petit manque: pas de suivi du sommeil. Ce qui est le plus gênant aujourd’hui, c’est que cela est totalement hors du monde Suunto ce qui donne quelques incohérences : par exemple, des pas sont comptés quand vous faites du vélo.
Cela est aujourd’hui très limité pour cette partie qui est, je pense, une partie très recherchée par une cible avide de données. On notera que Google Fit ajoute régulièrement de nouvelles fonctions.

Mise à jour du 30/06/2020 : le suivi de l’activité quotidienne est désormais possible via Suunto App

Mais une smartwatch ce n’est pas que cela

Je pense qu’il ne faut pas oublier que la Suunto 7 une smartwatch et avec WearOS c’est une bibliothèque large d’application qui est disponible : Des applications pour écouter directement depuis votre monte en ayant appairé vos écouteurs Bleutooth (seule  Play Musique App permet l’écoute hors ligne), des applications pour regarder des vidéos (Video Tube), mais aussi des applications pour payer, faire de la cuisine, gérer vos courses, jouer, gérer votre agenda etc.. Cela nécessite beaucoup de temps d’exploration et de patience : l’assistant par exemple mets une bonne trentaine de secondes à répondre ( ce n’est ici pas la faute de Suunto mais plutôt de Google)

C’est bien cette partie là qu’il faut utiliser aussi pour « rentabiliser » au mieux la montre !

Conclusion et espérances

Avec cette Suunto 7, Suunto a mis un pied dans un nouveau monde : les smartwatches et son fonctionnement en mode logicielle. Je n’en ai pas parlé, mais il reste quelques bugs, tous d’ordres d’interface qui ne remettent pas en cause son utilisation. C’est presque devenu la norme dans ce monde.

[Test] La Suunto 7, la smartwach venue de Finlande 14C’est assez difficile de comparer cette montre à autre chose : c’est illusoire de la comparer à une autre Suunto ou une Garmin Fenix car ce sont des « vraies » montres de sport, les autres montres utilisant WearOS ne sont pas orientées sports, l’Apple Watch sera surement mieux accompagnée d’un iPhone. Aurait-elle besoin d’une classe à part ? Peut-être, en tout cas, je pense qu’elle ravira ceux qui hésitent à s’acheter une montre « multi-role » entre smartwatch et montre de sport.

Possédant un iPhone, je trouve que les fonctionnalités « smart » sont parfois contraignantes (obliger d’installer toutes les applis Google : WearOS, Assistant…) et limités (pas de réponse aux messages par exemple)

Suunto a dans son ADN l’orientation et la précision. Je ne doute pas que la compagnie en reste là avec une simple cartographie et une précision GPS un peu moins bonne que le reste de sa gamme (qui est certainement meilleure que la concurrence). Par contre, je me demande comment l’intégration d’un nouveau système exploitation est géré au sein de l’entreprise qui fait déjà beaucoup d’effort sur la base de ce qui a été construit pour la Spartan
De plus, si on regarde les capacités des cardio optique de Pixart, on peut se demande si Suunto va exploiter tout le potentiel de celle-ci ( qualité du sommeil, HRV,…)

Et pour finir, je vais ré-insister sur un point : si vous souhaitez uniquement utiliser la Suunto 7 pour le sport, ce n’est pas le bon choix !  

Pour d’autres test, rendez vous sur le fond en comble de Nakan ou le test de Montre Cardio GPS

FAQ autour de la Suunto 7

Si vous avez des questions, n’hésitez à me contacter ou écrire un commentaire, je tenterais d’y répondre au mieux.

J’ai un réseau Wifi sécurisé, comment puis-je récupérer l’adresse MAC de la Suunto 7 ?

C’est un peu trick mais c’est faisable, il faut d’abord connecter votre montre à un réseau non sécurisé (Paramètres>Connectivité>Wifi> Ajouter un réseau) puis cliquer sur le réseau une fois la connection réussie et vous aurez l’adresse MAC de votre montre !

Faut-il obligatoirement un smartphone ? 

Pour utiliser pleinement la montre, les fonctions de configuration de la montre, oui, il faut un smartphone avec SuuntoApp.

Comment la Suunto 7 se met-elle à jour ?

Elle se met à jour toute seule quand elle est connecté à un Wifi et sur son socle de chargement ! Si vous souhaitez savoir ce que contient chaque mise à jour, vous pouvez vous rendre ici. 

Comment télécharger de nouvelles applications ?

Pour cela, il vous faut un compte google et passer par le Play Store sur la montre.

Article sponsorisé, contenu rédigé librement

9 comments

  1. Compter les pas en vélo, je suis pas choqué. C’est l’inverse qui m’emm…. : c’est un indicateur d’activité sur la journée pour moi. Si je fais 2h de vélo, mais j’ai 3000 pas à la fin de la journée, ça ne montre pas que j’ai eu une journée plutôt active. Je préfère que ça compte, moins que 2h de marche ou de course, mais une valeur significative. Il y a souvent un indicateur de « minutes actives », mais il est moins répandu que les pas. Donc je regarde plutôt ce dernier.

    1. Je ne l’ai pas précisé mais c’est pendant une activité dédiée où tu as tous les autres paramètres.
      Par contre, je ne suis pas d’accord avec toi, François, suivre une activité vélo via les pas c’est une conner##. Ce n’est pas une mesure fiable : ça peut t’indiquer 0 si tu es resté collé au guidon à 30km/h et 3000 si tu as roulé sans les mains tranquillement à 10km/h. Il vaut mieux regarder les calories que les pas dans ce cas.
      Google fit permet de suivre les minutes actives aussi

      1. Les minutes actives, ça me semble pas mal, si c’est supporté par toutes les montres et tous les bracelets. Les calories ça marche aussi. J’ai pris l’habitude de regarder les pas parce que c’est un peu l’indicateur historique et qu’il était synchronisé entre les systèmes.

        1. Oui c’est aussi le plus parlant, mais au poignet mesurer du vélo, ça ne représente pas grand chose. Dans la poche avec un smartphone, pourquoi pas à la limite ?

          1. Tsss tsss tsss, un seul appareil pour tout mesurer, et c’est la montre:-) S’il faut jongler avec les appareils, c’est revenir en arrière. Il faut une montre qui fasse tout, 24/24, c’est la solution la plus fiable. Le cardio poignet suffit pour mesurer une sortie à vélo, donc on peut avoir les minutes actives. Maintenant est-ce que c’est un indicateur dispo sur toutes les plateformes? L’idéal ce sont des indicateurs standardisés, qui ne dépendent pas d’un système. Je pense qu’on ne doit pas en être loin avec les pas / cardio / minutes actives.

  2. Et concernant le GPS de la 7, si c’est Broadcomm qui fournit le chipset, on devrait avoir un équivalent des SirfStar d’avant non ? Ca pourrait être plus fiable que la puce Sony qui n’est pas un modèle de précision. En pratique ça donne quoi ?

    Et comment tu mesures ta distance de référence ? tu as tracé la sortie sur une carte avec tes petits doigts ? 🙂

    1. La distance de référence est la moyenne de 2 ou 3 valeurs. C’est plus une valeur statistique que d’un tracé sur la carte (problème souvent lié à l’interprétation du dénivelé)
      Je vais rajouter quelques rendus de tracés, juste pour tes beaux yeux . Je trouve cela kif-kif avec la Suunto 9, peut-être un peu moins smooth (d’où les écarts?)

      1. C’est compliqué d’avoir un référentiel propre pour une trace GPS. A la limite, la distance, avec un bon footpod, ça peut se faire. La précision des points, c’est compliqué, sauf à avoir une carte avec un chemin très propre et fiable, et le retracer à la main. Sauf qu’on suit pas toujours parfaitement le chemin (t’en sais quelque chose, Monsieur « doit y avoir un chemin par là »).

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