Venice Marathon 2015 en duo

Au programme : Venise en 3 heures 48 minutes et 48 secondes

La fin de prépa

Après 2 semaines à gambader à La Réunion, il était temps de reprendre le chemin de l’entrainement. 2 semaines c’est court pour se faire une belle préparation marathon mais avec le foncier fait pour les 6 burons, ça ne me faisait pas trop peur.

Elsa a bien géré sa prépa : suivi à la lettre ! Je lui avais préparé un programme pas « très intense », l’idée était surtout de pouvoir tenir un chrono réaliste sans finir dans une grande souffrance. La semaine type était donc basée sur 1 séance d’endurance (entre 1h15 et 45’) 1 semaine de vitesse (fractionné plus ou moins) 1 séance d’allure spécifique 21 puis 42 ( entre 1h45 et 2h15). Elle aura parcouru 400km en 41h sur ces 10 semaines.

Avec toi c’est Venise

On a bien profité de Venise sur ces quelques jours : petite visite de la ville, de Burano et Torcello le premier jour puis Murano et encore Venise avec Manue et Antho : de quoi attaquer un peu les jambes mais bon il fallait bien visiter un peu 😉 Je vous ferais découvrir tout cela bientôt.

Après avoir récupéré les copieux sacs coureurs (bière, gels, barres, lessive, pate de fruit, pistaches..) des Normands, nous partons attaquer le buffet de la marathon party : entrées, pate, dinde, 1 fois 2 fois, vin rouge, desserts, tout en écoutant la description du parcours : Nous voilà prêts pour demain !

6h le réveil sonne ! Avec le décalage horaire c’est plutôt pas mal : on a pu dormir 1h de plus ! Le petit dej’ est plutôt frugal car le sac fourni par l’hotel ne contente pas trop nos envies de runners.

Etape 1 : Rejoindre le bus

Un peu avant 7h, on se dirige vers le bus avec Manue dont le départ se fait à l’hotel d’en face. Marta (big up) nous avait indiqué de prendre le bus « top runners » et après un petit sketch nous finissons par monter dans ce bus ! Après 20′ d’attente (le top runner n’est pas très ponctuel), le bus part direction Stra ! Le voyage permet de faire connaissance avec Roger ,110 marathons en 4 ans et Emmanuel, invité par Runner’s World. Après une trentaine de minute de bus dans la campagne vénitienne nous voilà arrivés.

Etape 2 : rejoindre le Sas de départ

Le bus nous dépose sur la rive opposée au départ, c’est parti pour une petite balade dans Stra : on découvre rapidement la villa Pisani, on teste les toilettes, on dépose nos sacs et on attend sagement l’ouverture des sas. Anto envoie un petit texto, il a fini son 10Km en 48′. La musique anime la foule, ça y est, on rentre dans les sas ! Facile pour nous on est dans le dernier. On se place et encore 30′ à attendre, on révise la stratégie, on observe, on se « détend », on admire les italiens chanter leur hymne et à 9h40 ! BAM ! ça part, enfin ça part doucement..

Etape 3 : rejoindre Venise

9h44 on franchit la ligne, en route pour Venise! On est dans le troupeau, Elsa commence son slalom! Je fais un dernier coucou à Manue qui me lache un « essaie de pas la laisser partir à 12 à l’heure ». C’est effectivement ma première préoccupation. Elsa risque de partir vite comme à son habitude, mais là elle semble raisonnable, ça slalom bien mais elle ne force pas trop. Il y a pas mal de monde le long de la route dans les villages que l’on croise.

On passe le 5^ième en 27’20. Je sers de porteur d’eau aujourd’hui : Elsa continue pendant que je m’occupe de lui ramener de la flotte et de la forcer à boire :D. Les reflets multicolores des coureurs sur la rivière sont sympa. On se balade dans un coin plutôt champêtre, c’est paisible avec des belles villas. Le temps passe bien nous voilà déjà au 10^ième en 54’30 ! Le festival des « cools » pour calmer la vitesse d’Elsa a commencé :D. Des groupes de musiques (ROOCCCCK) animent le parcours, ça booste bien ! Les villages s’enchainent jusqu’au 18^ième où l’on rentre dans une zone un peu industrielle. Je sens un peu les jambes alors qu’Elsa garde son allure régulière ! Je me demande l’espace d’un instant si je vais réussir à la tenir jusqu’au bout. Voila le 20^ième puis le semi : 1h54’47 . Je m’amuse depuis quelques kilomètres à calculer nos futurs temps de passage pour être dans l’objectif : on passe ici avec 1’12″ d’avance à la montre et 14″ par rapport au kilomètrage officiel ! Nickel mais rien n’est encore fait.

Au kilomètre 23 on retrouve la ville avec Mestre, d’abord par une zone plutôt résidentielle puis on se rend dans le centre ville il y a un paquet de monde et quelques imprudents qui veulent traverser . On voit quelques scènes un peu « surréalistes » devant nous : un vélo qui commence à traverser et qui s’arrête au milieu du chemin (!!), un vieux qui se fait embarquer par un coureur. Les gens ne se rendent pas vraiment compte de l’allure des coureurs en plein effort.

Je sais qu’à la sortie de Mestre, en rejoignant le Parc San Giuliano on aura fait une belle partie du chemin mais pas la plus dure ! On monte la passerelle, ça commence à devenir dur pour certains autour de nous mais Elsa galope toujours.

Le parc c’est l’occasion de voir un peu de verdure et changer un peu le type de sol, c’est une des sections les moins plates mais Elsa est toujours concentrée.On franchit le 30ième en 2h43. On sort du parc pour rejoindre le pont de la Liberté. Je commence mon entrée sur le pont par un « cool tu accélères, c’est un peu tot », ce fut celui de trop :p Elle ne ralentit pas le rythme, elle me dit que courir vite lui permet de soulager son dos. Le passage du pont semble un peu interminable : pas d’ambiance, pas de spectateur et 4.8km de ligne droite avec d’un côté les voitures, de l’autre le train et derrière au loin Venise ! J’essaye quand même de la raisonner car personnellement j’ai déjà craqué dans les 3/4 derniers kilomètres et là il en reste 7 ! Nous passerons 25′ sur les 4.8km de ce pont ! On attaque donc maintenant Venise. Le rythme a changé, on est clairement sous les 5’20/km. Le premier pont est après le dernier ravito au 39ième kilomètre : micro pause pour choper de l’eau et c’est reparti pour l’enchainement. 14 ponts 3.2kilomètres !

L’allure est un peu moins rapide : les ponts ne sont pas larges, on ne peut passer qu’à 2 et peu de personnes sont en accélération. Les rampes misent en place permettent toutefois de ne pas couper l’effort. Au 40.5km, on passe le pont flottant, ça y est on va attaquer la place San Marco et on aperçoit l’arrivée. On retrouve la foule et Elsa accélère encore vu que c’est roulant, la Piazza San Marco est avalée à 4’45/km ! Il reste 1km, 6 ponts, Elsa a l’air bien c’est parti pour l’accélération finale : 1km, 5′ !

Elle me tend sa main pour passer la ligne ! C’est fini ! 3h48’28 ! YES : gestion parfaite
L’arret de l’effort est fatal pour Elsa, elle est naze ! YES : je l’ai achevée :p

Un marathon super régulier avec un léger negative split (1h54’47 pour le premier semi/ 1h53’41 pour le second) : tip top ! On jouera le chrono la prochaine fois 😉

Un marathon plat, roulant mais pour y faire une grosse perf il faut être costaud dans les derniers kilomètres.

Etape 4 : rejoindre l’hotel

La partie post-ligne d’arrivée est très bien organisée aussi : on récupère le sac ravito (bien garni aussi), la médaille, on retrouve notre sac coureur laissé au départ très rapidement, on franchit un 15ième pont, quelques étirements et on part s’installer parmi les « cadavres » de coureurs pour attendre Manue.

Elsa met un bon moment à se remettre de son effort, pendant que je pars à la recherche d’Anto et Manue sans succès. Je me ravitaille et la voilà hagard qui arrive! Elle l’a bouclé ce marathon mais ça semble avoir été dur ! Je vous laisse découvrir son CR !

Anto nous rejoint, on se repose un peu, Manue s’étire (MOUHAHAHAHAHAHAH c’était drôle) et on repart à l’hotel pour fêter notre victoire à coup de bières et de pistaches de Mark Cavendish. Motivés comme nous sommes, nous retournerons même à Venise pour achever notre journée autour d’une pizza et d’une bouteille de vin !

Pour conclure un grand merci à Marta et le projet « blogger » du marathon, et encore un immense bravo à Elsa, Manue et Anto !