Mon marathon du Mont Blanc (enfin il parait qu’il était là)

Mon marathon du Mont Blanc (enfin il parait qu'il était là) 1
Au programme : de la pluie, pas de Mont Blanc et un marathon.

L’avant course

Il est samedi 17h40, on est attablé à une terrasse à boire une dernière pinte après avoir assisté à la remise du cross et du 80K, le téléphone vibre : une notification FB de Talk Ultra. Je lis : « Mont Blanc Marathon IMPORTANT INFORMATION »

Oh punaise ça sent pas bon, ça fait 2 jours que l’on suit la météo et ce n’est pas la joie. La sentence tombe : le parcours est modifié. Pas d’Aiguillette des Posettes, pas d’arrivée à Planpraz (et de mur final) mais un final dans Chamonix et des températures négatives annoncées au col. GlaGla.

Autour de la table, les sentiments oscillent entre déception de ne pas faire le parcours et soulagement au vue des conditions météo. On mate le nouveau parcours annoncé à 41km et 2500m de D+ et D- (bon je l’estime plutôt à 2200m/2300m).

On en profite donc pour faire un petit passage chez Quechua pour acheter des gants : élément important qui manquait à la panoplie

Nous attendrons 21h pour avoir l’info officielle par texto, nous sommes prêts mentalement à affronter ce nouveau parcours !

La course : le marathon du Mont Blanc

Ce marathon est ma première course en montagne, j’avais déjà fait un trail avec autant  de dénivelé ( 2500m de D+) mais sur une distance un peu plus longue (53km) dans les Ardennes belges.

Levé à 5h30 du matin, dehors il pleut comme prévu. On passe notre temps à regarder à la fenêtre voir si ça se calme. Petit déjeuner léger : un petit café, un gâteau sport. 6h15 tout le monde est prêt, et vu que l’on loge à 400m du départ, on peaufine l’attirail: à la dernière minute je décide de ne pas embarquer le teeshirt manche longue « polaire » et préfère mettre 2 teeshirts sur moi.

6h40, on part attaquer la pluie pour rejoindre la ligne de départ. C’est moins intense que ce que je ne pensais. On cherche quand même un endroit pour se mettre à l’abri pendant le briefing qui rappelle que le parcours a changé.

7h, le départ est donné mais on est à l’arrêt : en se parquant au dernier moment, cela nous oblige à partir de l’arrière: un choix plutôt pas mal pour partir cool.

Je fais un dernier coucou à tout le monde et c’est parti pour une longue remontée à la cool jusque Vallorcine. Les 4 premiers kilomètres sont plats (à peine 100m de D+), les jambes s’échauffent tranquillement sous la pluie sur un petit 10km/h. Première petite côte pour nous amener au 5ième, je trottine, je marche surtout ne pas forcer avant Vallorcine : il faut y arriver ultra frais ! Je m’arrête quelques secondes pour passer du buff à la casquette.

Capture d’écran 2014-07-01 à 22.43.04Argentière : 10.6km 380m de D+, 1h15, à peu près 600 personnes de remontées, premier ravito liquide : très light : de l’eau et de l’eau ! je ne m’attarde pas, direction Vallorcine. Le chemin dans la vallée est sympa, bon il n’y a pas beaucoup de vue mais je suis content de mon allure sous ce temps de m***de.

Vallorcine : 18km 600m de D+, un peu moins de 2h10, je passe le portique à la sortie du ravito en 1244ième position. Vallorcine c’est aussi le premier ravito solide : je me fais plaisir: TUC et Coca. Le ravito est plutôt bien fourni (contrairement à certains du 80km) : saucisson, fromage, pain, isostar, barre céréales, fruits secs ! Je refais le plein de la poche à eau et sors les batons avant de m’attaquer à la montée vers le col des Posettes ! Ze Montée de la journée: 720m de D+, 4.6km.

Capture d’écran 2014-07-01 à 08.58.05Je démarre tranquillement, les 2 premiers kilomètres sont les plus raides : je tourne à du 4km/h environs. La seconde partie est plus « roulante », je me surprends même à trottiner dès que je peux : courir dans les Posettes qu’est ce que c’est bon, on en oublierait même qu’il pleut ! A 200m du sommet, ça commence à cailler sec, le vent souffle pas mal et on est tous trempés de la tête au pied ! Je remets la capuche pour couvrir les oreilles. 5,3km/h de moyenne pour les 2.8km et 300 derniers mètres de D+. Je mettrais 1h pile poil pour atteindre le col et son ravito liquide à la 1195ième position. On se jette un godet dans le gosier et c’est reparti : une descente pas technique (piste de 4×4) pour se réchauffer.

Première fois que j’utilise les bâtons en descente (quoi faut tester son matériel avant ?), et autant dire que dans cette descente ils ne servent à rien, il faut juste avancer : 24′ de descente pour rejoindre Le Tour. Je me sens super bien, limite euphorique (a posterio clairement trop euphorique), les jambes tournent du feu de dieux, j’ai plus d’une heure d’avance sur mon virtual partner qui tourne à du 10.15min/km (7h sur 41km). Je me mets à rêver de finir sous les 6h.

Après un peu plus de 3h30 de course, j’enlève mes gants, mes doigts profitant depuis le début d’un beau sauna dedans, ils en ressortent tout fripés, ils ne retrouveront un aspect normal qu’une heure plus tard !

Trè le Champs, 29,5km 3h54 1377m de D+ 1121ième. On reprend Tuc et Coca avec un demi-verre d’Isostar et c’est reparti. C’est reparti mais beaucoup moins bien que dans les 5 derniers kilomètres. La nouvelle montée du parcours vers le 31ième me semble interminable, ça remonte un peu de l’arrière, je double très peu de monde voir personne. Mon pas devient lourd, je suis la personne devant moi qui lutte aussi, je tiens à peine le 4km/h : 31′ pour 2 pauvres petits kilomètres. La descente qui suit est pour moi très technique. Je perds encore beaucoup de temps et de places, j’avance à peine plus vite. J’ai l’impression que ça fait 3h que je monte en continu. J’ai de plus été induit en erreur par les panneaux qui indiquaient la Flégère alors que je savais qu’on allait redescendre ! L’euphorie du 25-30ième kilomètre est loin maintenant.

Sorti de ce qui fut pour moi un calvaire, on attaque la dernière montée vers La Flégère, je mixe marche plutôt lente et pas de course plutôt très lent : 410m de D+, 3.7km en 49′, je n’avance plus !

Capture d’écran 2014-07-02 à 10.50.40La Flégère : dernier coup de cul pour rejoindre le ravito 36,5km, 2180m D+ tout le dénivelé est fait, je suis 1162ième, j’y ai laissé quelques plumes ! Plus que 850m de D- et 6.5km à faire taper les cuissot ! Les 500m premiers mètres de la descente sur la piste sont très raides, je laisse couler les jambes (10km/h), on attaque ensuite une partie un peu plus technique que l’on a fait en rando l’année dernière avec Elsa : 2km où je gère de mieux en mieux les bâtons (7km/h) puis on atteint une ligne un peu moins pentue qui permet de retrottiner normalement. On atteint ensuite le chalet de la Floria et la piste 4×4 où on peut envoyer sévère.

Un Canadien me dépasse à fond, je l’accroche : ça tape dure. On se fait des petites pointes à 17km/h pour se faire une section de 2km à 12km/h (en fait on n’avance pas !!!). Après un petit passage, les pieds dans l’eau, on rejoint la route : encore 1km. On arrive assez vite dans le centre-ville et son ambiance de folie. Je n’ai pas regardé la montre depuis un petit moment : 6h20.. Je profite du bain de foule, c’est grisant, ça file des frissons. Dernière ligne droite: même pas de sprint, on profite ! 1161ième position, 6h23’15 » et c’est fini !!!  #HAPPY

Ma montre annonce 43.1km et 2260m de D+ (41.9km pour Elsa; 42.6km et 2262m de D+ pour la Suunto de Kilian)

Je récupère un ami qui a malheureusement abandonné, je regarde où en est Elsa sur le live, elle est annoncée à 13h41. Je vais prendre un verre et me poster sur le long de la ligne. 13h33 et qui vois-je débarquer? Elsa ! mais WTF !!!! Je lui mets à peine 10′ ! Super fière d’elle mais p$#@*n que 10′, je pensais avoir plutôt bien géré. Le reste de notre troupe finit 12′ derrière Elsa !

En bref pourquoi je n’ai pas gagné

Coureur

Temps à Vallorcine
Montée des Posettes
Descente des Posettes jusque Trè-le-Champs
Trè-le-Champs-La Flégère
Descente de la Flégère

Jaife 

2h11’20 »1h0’52 »42’301h42’12 » 46’21 »

Elsa 

2’20’56 »1h05’25 »45’21 1h35’53 »46’02 »

Kilian 

1h12’25 »32’44 » 25’52 46’58 » 25’40 »

Je pense que le classement est en grosse partie fait par la position au départ et il est quasiment figé à Vallorcine (sauf si grosse défaillance). Elsa a beaucoup mieux géré sa seconde partie de course que moi : elle me reprend 7′ avant la Flégère et on fait quasiment course égale dans la descente alors que je pensais avoir bien géré !

Je me trouve plutôt bien à l’arrivée, quelques kilomètres de plus auraient pu être avalés (bon par contre sans trop de D+). La journée est passée vite et j’ai déjà hâte de refaire un trail en montagne mais il va falloir manger un peu plus de dénivelé pour que ça passe encore mieux !

La pluie ne m’a pas gêné plus que ça, le froid un peu au col. Par contre, le terrain a été rendu encore plus difficile par la météo : la boue cachait la plupart des pierres, ça glissait un peu et mes chaussures pas très étanches (surtout depuis qu’elles sont craquelées) ont commencé à faire floc floc vers le 15ième km.  J’ai pris le minimum de risque en descente pour ne pas me refaire une cheville.

Bref, je suis content mais il faudra revenir pour tester le parcours A !

Je reviendrai sur les 3 dernières semaines d’entrainement et le trail du vieux lavoir ultérieurement

Les résultats sont disponibles ici et les photos ont été honteusement volées chez flash-sport

2 comments

  1. Bien sympa de lire le CR d’une course qu’on a faite. Je retrouve les mêmes impressions, en particulier l’excès de confiance dans la descente des Posettes vers Tré le Champ. J’ai vécu la même chose, à fond dans la descente, et gros coup de mou dans la petite bosse après Tré le Champ. Drôle aussi les photos au même endroit 🙂

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